Une information la semaine dernière révoltante : « 15 euros de plus pour le pass navigo ? Pécresse menace d’une taxe Valls » dans l’Obs du 20/06/2016.
Présenter ainsi la question des transports en commun de la région parisienne, est tout à fait choquante. Laisser penser qu’il suffit d’une « taxe » pour compenser le manque de ressources occasionné par une décision inconséquente prise par calcul électoral. Une stratégie de « garçon de bain » basée sur un calcul du style : soit cela me permet de gagner des voix et sinon, c’est « une patate chaude pour mon successeur ».
Le signe d’un processus de décision malade.
L’argent public pour alimenter des calculs électoraux
Avant les élections régionales de 2015, M. Jean-Paul Huchon (PS), président de la région Ile de France, annonce la fin des zones et le pass navigo à prix unique sur tout la région. Cette décision démagogique, incohérente avec le programme d’investissements long terme du STIF (syndicat des transports d’Ile de France) casse une grille tarifaire compréhensible basée sur les zones géographiques sans proposer une autre logique. Il oublie tout simplement d’expliquer comment il va trouver les ressources pour mettre en oeuvre le programme d’investissements du STIF, qu’il a pourtant voté. Programme attendu et espéré par tous les franciliens qui utilisent les transports en commun quotidiennement, et donnant une possibilité de réalisme aux décisions prises par la Maire de Paris.
Le Point du 20 janvier 2016 parlait du « cadeau empoisonné laissé par Jean-Paul Huchon ». http://w.lpnt.fr/2011321t #Politique 2.0 via @LePoint
Un processus de prise de décision défaillant
Ainsi le budget d’une région, son programme de développement en matière de transports en commun, peuvent être captés pour une échéance électorale. C’est tout simplement un détournement de fonds, habillé sous un discours démagogique qui omet de préciser comment le programme décidé et annoncé par ailleurs, ne pourra être mis en oeuvre dans les conditions dans lesquelles il a été décidé.
La logique des zones était compréhensible, acceptable et acceptée. Il existe certainement d’autres logiques tarifaires possibles, comme celle qui avait été mise à l’époque dans l’électricité pour garantir l’alimentation de tous les français sur tout le territoire (tarification au coût marginal, péréquation…). La rigueur d’un décideur est bien de proposer d’autres scénarios, ou bien de revoir le programme et/ou de l’adapter.
Il est tout à fait étonnant que personne ne soit demandé comment le budget de la région en matière de transport pouvait supporter une telle décision, alors qu’un programme d’investissement de long terme avait été engagé pour rénover, améliorer et étendre les infrastructures de transport en commun de la région Paris-Ile de France ?
Une fois de plus la fée clochette a agi…endormant tout bon sens et toute curiosité devant cette magie qui permet de réduire des entrées d’agent tout en poursuivant les dépenses et le programme de long terme.
Personnellement, je trouve cela grave.
Des dirigeants se sont exprimés ..et sont partis !
Les dirigeants des entreprises en charge des transports de la région parisienne et notamment, ont joué leur rôle et assumer leur responsabilité pour éclairer la prise de décision. Ils ont exprimé les alertes. Jusqu’à finir par soit démissionner (M. Jacques Rapoport), soit demander à ne pas être renouvelée (Mme Sophie Mougard).
http://www.mobilettre.com/stif-le-depart-de-sophie-mougard/
La nouvelle équipe en charge de la région, et sa Présidente, Mme Valérie Pécresse a la possibilité de se démarquer de ces fonctionnements irrespectueux des électeurs et des franciliens qui empruntent les transports en commun. Il suffit pour cela, qu’elle parle de sa vision sur le sujet, qu’elle donne du sens au programme d’investissements pour la mettre en oeuvre et qu’elle engage un processus de suivi de suivi. Elle devrait demander aux dirigeants qui sont impliqués dans la région sur le sujet, de lui faire des propositions en amitié de tarification, à partir d ‘objectifs concrets précis.
Enfin et surtout, elle devrait leur faire confiance.
Dernière minute : le pass navigo augmente de 3 ou 6 €, a annoncé la Présidente de la région.
Chère Laurence, tu écris qu' »il est tout à fait étonnant que personne ne soit demandé comment le budget de la région en matière de transport pouvait supporter une telle décision ».
Je peux assurer que l’alerte avait été transmise en temps et en heure au moins par une partie des techniciens en charge de ce dossier à la Région.
Ces décisions, comme d’autres sont le signe d’un mal français très profond qui affecte une partie de la classe politique venant mépriser aussi bien les règles élémentaires de gestion que les techniciens qui travaillent à leur service.
Ces processus sont démotivants, décourageants, et au bout du compte surtout totalement contre productifs pour la collectivité et l’ensemble de ses membres.
Merci Jacques pour ton commentaire. Effectivement plusieurs alertes ont été faites par les personnes en charge du dossier…qui ont démissionné ou sont parties faute d’avoir été entendues. Ce comportement politicien ou politicard est insupportable et destructeur. Je ne sais pas si ce que Mme Pécresse a appelé « la taxe Valls » suffit pour permettre la mise en oeuvre du programme de rénovation et de modernisation des transports en commun de la région Ile de France ???