Une dimension incontournable de la transition énergétique

Extrait de mon intervention au CESE

Hier mardi 9 juin 2015, le CESE a voté l’avis présenté sur « le stockage de l’énergie électrique, une dimension incontournable de la transition énergétique ». Alain Obadia, est le rapporteur de ce travail.

Voici un extrait de mon intervention sur ce sujet. Bientôt le texte intégral de l’avis sera disponible sur le site du CESE.

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Cet avis sur le stockage de l’énergie électrique s’inscrit dans l’esprit des recommandations de l’avis sur le projet de loi « transition énergétique » que, Jean Jouzel et moi-même avons produit, il y a un an quasiment jour pour jour.

Nous avons gardé le même état d’esprit « constructif » et mobilisé sur le respect des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, sans éluder les différentes sensibilités et les points durs exprimés alors.

Cet avis développe les solutions existantes en matière de stockage de l’énergie électrique à savoir : les stations de pompage, les batteries et la filière hydrogène avec le « power to gas ». Ces trois approches sont complémentaires. Chacune correspond à une situation. La question n’est pas de choisir entre l’une ou l’autre. Garder le choix ouvert est un gage de manoeuvrabilité indispensable dans cette période de transition vers un autre modèle énergétique.

La possibilité de stocker l’énergie électrique est un élément incontournable pour que les scénarios de mix énergétique soient réalistes rapidement, en plus des possibilités déjà offertes par les réseaux devenus « smart grids » et les compteurs communicants.

Les recommandations de cet avis sont destinées à accompagner les différentes solutions en les intégrant à la chaîne production/consommation. Il n’a pas été possible d’éclairer les responsabilités de tous les acteurs du système (producteurs, commerçants, et activités régulées que sont les réseaux) sur cette « brique ». Ce point sera à clarifier aussi en terme de charges financières. Sur cet aspect, je regrette que le projet de loi « transition énergétique » n’ait pas été l’occasion de faire un bilan de l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence en France, huit ans après. Ce bilan est nécessaire, tout comme le bilan de la CSPE que nous avons appelé de nos vœux dans notre avis sur cette loi, pour une réelle transparence et compréhension de l’impact des décisions prises…..y compris pour le dernier maillon de la chaîne qu’est le consommateur.

J’apprécie particulièrement la complémentarité entre :

  • le pilotage global du système électrique qui a permis et qui permet que tous les habitants de ce pays aient accès à l’électricité qu’ils soient dans une région dotée de moyens de production ou pas, au même coût.
  • et la responsabilisation au local de chacun en matière de choix énergétiques et de solutions permettant de contribuer à une diminution des émissions de carbone, et à une moindre consommation

L’approche retenue évite le tout ou rien, le noir ou blanc. Le temps n’est plus à des raisonnements caricaturaux, à des affrontements dogmatiques. Il est urgent d’aller vers la co-construction d’un autre modèle énergétique qui serait choisi en toute connaissance des impacts des choix faits et avec une adhésion à quelques grands objectifs de long terme.

L’énergie n’est toujours pas compatible avec des choix de court terme. Elle ne le sera jamais.

Notre responsabilité au CESE est de contribuer – concernant la gestion des éléments vitaux, comme l’est devenue l’électricité au même titre que l’eau, l’air – à rendre les orientations résistantes aux changements de court terme et centrées sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre. C’est en engagement de longue haleine qui nous concerne tous.

Je voterai pour cet avis. »