Ecrire, écrire, écrire…dessiner, dessiner, dessiner. Il n’a pas d’activité qui puisse être exercée avec plaisir et pertinence sans un travail régulier. Quotidien. Chaque jour, remettre son ouvrage sur l’établi.

Picasso disait qu’il avait passé sa vie à tout désapprendre pour arriver à dessiner comme un  enfant. J’aime beaucoup cette expression. Je n’ai rien à désapprendre en ce qui concerne le dessin car je ne sais rien. J’ai tout à déprogrammer en ce qui concerne les idées toutes faites, les peurs et les orgueils ….bref tout ce qui empêche la spontanéité et l’apprentissage simple. Accepter d’être néophyte.

Alors j’ai commencé par des pommes, des pommes et encore des pommes. La première au fusain il y a deux ou trois ans. Puis aquarelle, encre, pastel sec, stylos noir, stylos couleur ….etc faire et refaire. Répéter le même geste jusqu’à l’indigestion de pommes ….s’échapper du souci de coller à la réalité. Ce n’est pas encore acquis ….débrancher le cerveau gauche pour solliciter le cerveau droit ….toute une affaire !

Maintenant lorsque dans une exposition, je vois des techniques, des difficultés de réalisation parfois des contournements que je n’identifiais absolument pas avant. J’aime regarder les techniques employées, comprendre les problèmes et les options choisies par l’artiste pour les résoudre. Les études préparatoires à la réalisation d’un tableau montrent ce travail de répétition pour capter un mouvement, une articulation, la façon dont un tissu tombe…… les expositions Degas au Musée d’Orsay et Von Dongen au Musée Montmartre cette année proposaient pour quelques tableaux, ces dessins préparatoires.

Regarder une pomme et tenter de la reproduire, son volume, ses couleurs, les ombres. Des questions simples dont les réponses ne sont pas évidentes la première fois qu’on se les pose.