L’idée de transformer l’électricité non consommée ni vendue à l’exportation, en un gaz qui puisse être transporté dans les réseaux des opérateurs gaziers paraissait un peu folle il y a quelques années. Lors du travail réalisé à l’occasion du projet de loi « transition énergétique », les membres du CESE n’avaient pas souhaité l’approfondir, et les cabinets ministériels non plus. Les électriciens n’y sont pas très favorables. Ils ont encore à faire leur révolution pour dépasser leur culture de la suprématie du nucléaire et la complémentarité avec d’autres solutions qui ne viennent pas forcément de chez eux. Solutions qui ne sont pas antinomiques avec un mix énergétique composé pour plus de 50% par le nucléaire.
Aujourd’hui des expérimentations avec des démonstrateurs sont engagées. Nous ne sommes plus à l’état d’idée. Des entreprises ont investi pour tester ce processus. https://www.usinenouvelle.com/article/la-france-teste-enfin-le-power-to-gas.N597818.
Cette solution permet d’utiliser l’électricité qui n’est pas consommée ni vendue à l’exportation. Ce qui est le cas avec les énergies renouvelables et particulièrement l’éolien et le solaire qui ne produisent pas forcément aux périodes de forte consommation. En l’absence de moyens de stockage de l’électricité, celle-ci peut être transformée en hydrogène par électrolyse. Cet hydrogène et le méthane de synthèse résultant du processus, peuvent être injectés dans les réseaux de transport et de distribution de gaz.
Ce projet mené dans la région PACA, à Fos sur mer est mené par plusieurs entreprises en étroite collaboration avec la région. Il commence à faire école et illustre les possibilités d’utiliser les infrastructures existantes sur tout le territoire au profit de la transition. Il permet de comprendre l’intérêt d’une approche ouverte, basée sur la complémentarité des énergies et des infrastructures. C’est aussi l’histoire d’acteurs locaux qui cherchent des solutions locales, en interaction avec le modèle global.
A suivre