Dans un précédent article, j’ai déjà dénoncé l’erreur dans laquelle la France s’engage avec le recours à l’électricité pour les transports « la fausse bonne idée ». Lorsque j’étais Au Conseil économique, social et environnemental (CESE) en tant que co-Rapporteur (avec Jean Jouzel) sur le projet de loi transition énergétique, nous avions recommandé d’avoir un spectre de solutions différenciées selon les types de transport, la situation géographique etc …Nous avions aussi recommandé de mettre en place une mesure du bilan environnemental de chaque technologie. Avec une attention particulière pour les batteries au lithium tant au niveau de la production des terres rares utilisées pour leur fabrication que du traitement du déchet qu’elles deviennent en fin de vie.

Depuis cette période, les gouvernements ont soutenu avec force primes, la voiture électrique. Tous les constructeurs s’y sont mis. Même les plus réticents comme Le Président de Peugeot qui s’est largement exprimé sur cette erreur industrielle et environnementale sans être écouté. Aux voitures, s’ajoutent maintenant en nombre significatif les fourgons, les camions, les bus etc …..

J’ai eu l’occasion d’écouter hier, le dirigeant d’une entreprise spécialisée dans la maintenance et la réparation de poids lourds  : PPPL (Paris Pontoise Poids Lourds) située à Herblay en région parisienne.

https://www.pppl-garage.fr

Ce dernier décrivait l’enquête qu’il mène depuis plusieurs jours pour trouver qui prend en charge les batteries au lithium d’un véhicule hors d’usage. Comment est organisée cette filière ? Existe-t-elle ? Promené d’un interlocuteur à l’autre dans tous les coins de France jusqu’à avoir une fin de non recevoir : « nous n’acceptons plus aucune batterie jusqu’en 2022 ».  Surchargés. D’autres lui proposent après avoir renseigné un document abscons de plusieurs pages, de « revenir vers lui » pour lui expliquer les modalités d’emballage etc … Du genre tenace, il attend et relance.  Chaque jour un peu plus étonné de la légèreté avec laquelle la décision politique a été prise, et de l’indigence en matière de gestion de déchet toxique. Il commence à comprendre que ces batteries resteront non traitées encore longtemps sans que personne ne s’en émeuve. Peu dépenseront du temps et de l’énergie comme il le fait, pour tenter de trouver une solution.

A la question  » comment font les gros utilisateurs de batterie ?, la réponse a été : « ils les stockent dans leur entreprise, en attendant ! ». En attendant quoi ? qu’elles s’autodétruisent peut-être ?

Nous sommes loin d’un traitement clair et efficace d’un déchet toxique dont le volume croit à grande allure selon les courbes de progression des achats de voitures, camions, bus, engins etc …électriques grâce aux aides multiples distribuées avec générosité. Aveuglément.

https://www.arte.tv/fr/videos/084757-000-A/la-face-cachee-des-energies-vertes/

Pour l’ancienne du nucléaire que je suis, grand est mon étonnement lorsque je me souviens des exigences (justifiées) des anti-nucléaires et des écologistes sur le traitement des déchets nucléaires.

C’est le miracle de l’électricité ! On branche et ça marche. La fée….
Le syndrome de l’autruche.

Vive l’écologie…. vive le vélo à muscles.